TROC, TRUC, TROYC, TRUCT, TRUT
Par ALICE BOTELHO
Mars 2025, Hollows
Mars 2025, Hollows
Le trou dès son origine s’est fait insaisissable. De définitions variées, il désigne une cavité, une ouverture, un manque, un vide. Nous dirigeons les mots comme nos regards. Alors, le trou est-il un espace ou un manque de matière ? Une transition ou un non-lieu ? Troc - truc - troyc - truct - trut. C’est la richesse de la pluralité de ne se fixer dans rien, en rien, en tout, en trous.
Traucum, ça ressemble à trauma, trop pas, troquer, tracer, trop-CUM… Cet espace où la vie n’existe pas, ce non-lieu du soi. Là où les peluches pourrissent de l’intérieur, où les cavités sombres se font fécondes. La tragicomédie du vivant de naître de rien. Même d’enfances irrespirables, pleines de vides. Mettez vos masques.
Troc - truc - troyc - truct - trut. Ces corps troués par naissance, par désir, par choix, par obligation, par imagination, par tous ce qui construit nos humanités. Le trou est une transition d’un endroit à un autre, où les désirs sont indomptables et désobéissants. Le système de surveillance piraté par la petitesse du passage. On fait ce qu’on veut dans les/nos trous.
Troc - truc - troyc - truct - trut. C’est aussi des voies par lesquelles la vie se fait et se coupe, traucum, troquer, tracer. Qui laisse des nombrils en traces. Il faut alors ap-prendre dans le cul, la bouche, la vulve, c’est dans les trous que la résistance et le plaisir se font un check. Les vulves peuvent mordre et les anus peuvent se bouche-r.
Troc - truc - troyc - truct - trut. Ça pourrait être un refrain de Lady Gaga.